On entend parler de changement climatique partout : aux informations, à l’école, sur internet… Mais de quoi parle-t-on exactement ? Est-ce la même chose que le réchauffement climatique ? Est-ce déjà visible aujourd’hui ? Et surtout, est-ce qu’on peut encore agir ?
Ce dossier répond à dix questions fréquentes, avec des explications simples, sans dramatiser mais sans minimiser non plus.
C’est quoi exactement le changement climatique ?
Le mot « changement climatique » désigne le fait que le climat de la Terre est en train de se modifier de manière durable.
La principale évolution observée est une augmentation de la température moyenne à la surface de la planète : c’est ce qu’on appelle souvent le « réchauffement climatique ».
Mais le changement climatique ne se résume pas à « il fait plus chaud » : il touche aussi :
- la répartition des pluies ;
- la fréquence de certains événements extrêmes (vagues de chaleur, fortes pluies, sécheresses) ;
- la neige, la glace, les océans, les écosystèmes…
On peut dire que le réchauffement climatique est la partie la plus visible du changement climatique, mais que ce dernier englobe toutes les autres conséquences.
Comment sait-on que le climat de la Terre est en train de changer ?
Ce n’est pas une impression : le constat repose sur des mesures et des observations faites partout dans le monde.
Par exemple :
- les thermomètres montrent que la température moyenne de la surface du globe augmente depuis plus d’un siècle ;
- la plupart des glaciers reculent ;
- la neige arrive plus tard et fond plus tôt dans de nombreuses régions ;
- le niveau des océans monte parce que l’eau se dilate quand elle se réchauffe et parce que la glace fond ;
- les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes ou plus intenses dans beaucoup de pays.
Ces signaux, pris ensemble, racontent la même histoire : le climat change, et ce changement est rapide à l’échelle de l’histoire de la Terre.
Quelle est la différence entre météo, climat et changement climatique ?
La météo, c’est le temps qu’il fait aujourd’hui et dans les prochains jours à un endroit précis : soleil, pluie, neige, vent, température.
Le climat, c’est la façon dont ce temps se comporte en moyenne sur des dizaines d’années dans une région : hivers en général doux ou froids, étés souvent secs ou pluvieux, etc.
Le changement climatique, lui, parle de l’évolution du climat à long terme :
- la moyenne des températures monte ;
- certaines régions deviennent plus sèches, d’autres voient des pluies plus intenses ;
- les saisons peuvent se décaler.
Une vague de froid ou un été pourri appartiennent à la météo. La tendance de fond sur plusieurs décennies, c’est le climat… et c’est là que l’on voit le changement climatique. Pour une explication plus détaillée, tu peux lire notre article Météo et climat : quelle différence ?
D’où viennent les gaz à effet de serre dont tout le monde parle ?
L’atmosphère terrestre contient naturellement des gaz à effet de serre (vapeur d’eau, dioxyde de carbone, méthane…). Ils jouent un rôle essentiel : ils retiennent une partie de la chaleur et permettent à la Terre d’avoir une température compatible avec la vie. Sans eux, la planète serait glaciale.
Le problème vient du fait que l’être humain ajoute beaucoup de gaz à effet de serre supplémentaires en brûlant :
- du charbon ;
- du pétrole ;
- du gaz ;
pour produire de l’électricité, faire rouler des voitures, fabriquer des objets, chauffer les bâtiments, etc.
D’autres activités en émettent aussi :
- la déforestation (les arbres coupés n’absorbent plus le CO₂) ;
- l’agriculture et l’élevage (méthane) ;
- certaines industries.
Ces ajouts rendent l’« épaisseur » de la couverture de gaz à effet de serre plus importante, ce qui renforce l’effet de serre naturel et réchauffe la planète.
Est-ce vraiment l’activité humaine qui est responsable ?
Les scientifiques se sont longtemps posé la question : le changement climatique observé pourrait-il être dû uniquement à des causes naturelles (variations de l’activité du Soleil, éruptions volcaniques, cycles naturels de la Terre…) ?
Leurs études montrent que :
- ces causes naturelles existent ;
- mais elles ne suffisent pas à expliquer la hausse rapide des températures observée depuis le début de l’ère industrielle.
En revanche, quand on ajoute dans les modèles les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines, on retrouve beaucoup mieux ce qui se passe réellement.
La conclusion des grandes études scientifiques est claire : le changement climatique actuel est principalement dû aux activités humaines qui augmentent la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Quelles sont les principales conséquences du changement climatique dans le monde ?
Les conséquences ne sont pas exactement les mêmes partout, mais on observe plusieurs grandes tendances :
- des vagues de chaleur plus fréquentes ou plus intenses dans de nombreuses régions ;
- des sécheresses plus longues ou plus sévères dans certains endroits ;
- des pluies intenses et des inondations plus marquées dans d’autres ;
- la fonte des glaces en montagne et aux pôles, avec des impacts sur les animaux et les populations locales ;
- la montée du niveau de la mer, qui menace certaines côtes et îles ;
- des perturbations des écosystèmes : migration d’espèces, disparition d’habitats, difficulté pour certaines plantes et certains animaux à s’adapter.
Tout cela ne se produit pas partout de la même manière ni au même rythme, mais la tendance globale est suffisamment nette pour inquiéter les scientifiques.
Et chez nous, qu’est-ce que le changement climatique peut changer ?
En France et plus largement en Europe, les études indiquent par exemple :
- des canicules plus fréquentes et plus intenses, capables de mettre en difficulté les personnes fragiles et certains secteurs (agriculture, énergie…) ;
- des périodes de sécheresse plus marquées dans certaines régions, avec un impact sur l’eau disponible, les cultures, les forêts ;
- des épisodes de pluie intense qui peuvent provoquer des inondations rapides ;
- une neige moins abondante et plus tardive en moyenne à basse et moyenne altitude, ce qui affecte certains territoires de montagne.
Ces changements ne signifient pas qu’il n’y aura plus jamais d’hivers froids, mais ils modifient la façon dont les saisons se déroulent et demandent une adaptation des villes, des campagnes et des activités humaines.
Est-ce déjà trop tard pour agir ?
Non, il n’est pas « trop tard » au sens où tout serait joué d’avance. En revanche, plus on attend, plus il devient difficile de limiter les dégâts.
On ne peut plus revenir à un climat identique à celui d’il y a 150 ans. En revanche, on peut encore choisir entre :
- un scénario où le réchauffement reste limité et les impacts, bien que réels, restent gérables ;
- un scénario où l’augmentation de température est beaucoup plus forte, avec des conséquences beaucoup plus difficiles à gérer.
Chaque tonne de gaz à effet de serre non émise aujourd’hui évite un peu de réchauffement futur. Agir, c’est donc surtout limiter la casse et garder le plus de marge possible pour s’adapter.
Que font les scientifiques et les États face au changement climatique ?
Les scientifiques :
- mesurent l’évolution du climat ;
- analysent les causes ;
- évaluent différents scénarios pour l’avenir selon la quantité de gaz à effet de serre émise ;
- proposent des pistes pour s’adapter et réduire les émissions.
Leurs travaux sont rassemblés dans de grands rapports internationaux, qui servent de base aux décisions politiques.
Les États, villes, entreprises et organisations peuvent alors :
- signer des accords internationaux pour limiter les émissions ;
- développer les énergies renouvelables ;
- améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et des transports ;
- réfléchir à l’adaptation : gestion de l’eau, protection contre les inondations, canicules, etc.
Tout cela avance, mais pas assez vite selon la plupart des études : il reste encore un écart entre ce qui serait souhaitable et ce qui est réellement fait.
Qu’est-ce qu’on peut faire à notre échelle, concrètement ?
Individuellement, on ne peut pas tout changer, mais on peut participer et encourager les évolutions.
Quelques exemples d’actions possibles :
- limiter les déplacements très émetteurs (avion fréquent, voiture pour de très courtes distances) quand il existe des alternatives ;
- réduire le gaspillage d’énergie à la maison (chauffage, éclairage, appareils en veille…) ;
- faire attention au gaspillage alimentaire ;
- privilégier, quand c’est possible, des produits plus durables, réparables, ou de seconde main ;
- s’informer, en parler autour de soi, participer à des projets collectifs (associations, initiatives locales…).
L’idée n’est pas de faire peser tout le poids du problème sur les individus, mais de montrer que les choix personnels et les décisions collectives se complètent. Les gestes du quotidien ne suffisent pas seuls, mais ils peuvent encourager les changements plus larges et donner du sens à ce qui est décidé à plus grande échelle.